Mes œuvres picturales sont en lien avec le métier d’architecte-urbaniste-paysagiste que j’exerce en parallèle de mon œuvre. Le rapport à l’architecture, à la composition urbaine et au paysage est visible .J’ai fait le choix de mettre de côté le cadre de châssis et favorise un bois brut, pour une matière pure. Le bois poli devient le sol, le territoire qui possède déjà sa propre histoire sur lequel s’appuyer. L’âge et le vécu du bois donne une grande profondeur à l’œuvre. Je parle d’un support vivant et généreux. Le bois tranché fonctionne tel un scanner révélant le temps et l’espace. Je mélange des pigments colorés à un liant et particulièrement le pastel, plante tinctoriale permettant d’obtenir la couleur bleue. J‘utilise les veines du bois en tant qu’armature des couleurs et les nœuds, souvenirs des premières branches, deviennent support d’ornementations. En procédant par ajouts et effacements successifs, mon travail n’est pas sans évoquer celui de la gravure. Une peinture que l’on peut toucher ; chacun peut caresser le bois, sentir les noeuds et ses aspérités, la douceur du ponçage  telle une onde...L’observateur, s’il en prend le temps, est invité à prolonger le travail des matières abstraites ajoutées successivement puis érodées, laissant deviner le sol ancien.  Chacun est libre d’inventer sa propre forme de figuration poursuivant l’aventure picturale. J’utilise souvent le principe du triptyque ou du retable afin de multiplier les possibilités de présentation.